Index des noms de famille dans les ouvrages de Jean-Marie Thiebaud

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Articles: Personnalités du SAUGEAIS pendant la Révolution et l'Empire


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 Titre: Personnalités du SAUGEAIS pendant la Révolution et l'Empire
 Ecrit par: Jean-Marie Thiébaud

  Docteur Jean-Marie THIEBAUD



PERSONNALITÉS du SAUGEAIS
pendant
la RÉVOLUTION et l'EMPIRE


La Révolution

Les idées de la Révolution ont été diversement accueillies selon les régions françaises. Si la révolte des Chouans a marqué les esprits par son ampleur et un bain de sang qui en fit une véritable guerre civile, les montagnes du Doubs se montrèrent elles aussi plutôt résistantes aux idées nouvelles, comme en témoignent par exemple des évènements survenus dans la région de Maîche et connus sous le nom de Petite Vendée avec une conclusion tragique: 19 têtes de jeunes paysans tombées sous le couperet de la guillotine les 14 et 21 octobre 1793 devant le porche de l'église de Maîche. La Révolution rencontra aussi de sérieuses résistances dans le Saugeais pour deux taisons : la conscription et, surtout, les mesures prises contre la religion, le dépouillement puis la fermeture des églises. La lutte des révolutionnaires contre les prêtres a pris ici une dimension étonnantes puisqu'une dizaine d'entre eux furent incarcérés : Antoine BALANCHE, vicaire en chef du Barboux, est emprisonné jusqu'au 30.03.1800. Jean Baptiste BÉVALET, vicaire en chef de La Longeville, devra, quant à lui, attendre le 20.04.1800 pour être libéré Jean Joseph BAVEREL, originaire de Lièvremont, curé de Grozon (39), le 23.04.1800, Jean François BAVEREL (1759-1811), curé d'Arçon (libéré le 11.04.1800), frère du maire Jean Joseph Baverel (1753-1829), Jean François BERTIN-GUYOT, né à Largillat le 10.09.1763, émigré à Soleure. De retour en France, il est arrêté, enfermé au château de Clerval, transféré à Baume-les-Dames puis à Besançon où il parvient à sauver sa tête devant le tribunal criminel du Doubs. Il deviendra curé de Belvoir après le Concordat, Claude Alexis GANNARD, de La Longeville, né le 04.10.1756, vicaire en chef à Bief-des-Maisons (39), le 31.03.1800, Claude François LEOUTRE, de Bugny, curé de Doubs, incarcéré au château de Joux, Jean Claude LEOUTRE, également de Bugny, curé de Gilley, déporté à deux reprises avant d'être autorisé à vivre à nouveau en France, Jean Claude MARGUET, né à Bulle, vicaire d'Arçon, libéré le 15.04.1800, Claude Antoine MAUGAIN, né à Arçon, vicaire à Gilley, VINCENT dans la clandestinité, incarcéré au château de Joux, libéré le 11.04.1800, Pierre Claude POURCHET, de Lièvremont, prêtre, curé de Villedieu-lès-Vercel, Claude François SIMON, né à Arçon, enfermé au couvent des Capucins à Besançon, de retour dans sa famille en 1801
Citons aussi François Alexis POURCHET, des Allemands (comm. act. des Alliés), ou des Étraches, né le 01.09.1757, vicaire aux Fourgs jusqu'au 10.09.1792, arrêté par les gendarmes à Rochejean (25) le 26.06.1795 et incarcéré au fort de Joux dans les casemates voûtées du donjon. Évadé le 15.07.1795 à l'aide d'une corde et de plusieurs draps attachés ensemble. Il fut à nouveau arrêté par la gendarmerie dans la région de Poligny et incarcéré fin sept. 1795 à la maison d'arrêt de Lons-le-Saunier, à nouveau arrêté en 1797 sur ordre du commissaire de Mouthe et incarcéré à la maison d'arrêt de Pontarlier.
La prison était encore un moindre mal quand on sait ce qu'il advint à deux autres prêtres :
Jean Baptiste VUILLEMIN, de Lièvremont, né vers 1771, curé constitutionnel des Hôpitaux (25) et des Allemands (Les Alliés) (25), condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire, guillotiné à Paris le 20.07.1794.
Pierre BERTIN-MOUROT, né à La Longeville en 1760, vicaire à Port-sur-Saône (70) puis à Darney (88), lui aussi déporté en Suisse, est fusillé à Besançon sur la promenade Chamars le 30 juillet 1798. Son corps est inhumé au cimetière du Champ Bruley.

Les évènements décidèrent plusieurs paysans (au moins 22) à choisir l'émigration avec une première sanction immédiate : la confiscation de leurs fermes, de leurs terres et de tous leurs biens, sans oublier que leurs familles étaient ipso facto rangées dans la catégorie des suspects et qu'ils connaissaient la sanction s'ils se risquaient à revenir clandestinement en France : la guillotine, automatiquement. Parmi ces émigrés dont nous avons retrouvé la trace, citons :
- François-Xavier BARTHELET, de Lièvremont
- Charles Alexandre BÔLE-RICHARD, de Gilley, volontaire
- Anne Marie BONNET, de Lièvremont
- François Xavier BONNET, de Montflovin, séminariste, frère de François Joseph Bonnet, maire et président du canton de Montbenoît, modéré, qui sera destitué après le 18 fructidor.
- Jean Baptiste BONNET, de Montflovin
- Marie Anne DROZ, de La Longeville, servante, émigrée après avoir été incarcérée
- François Joseph FAIVRE-PICON, de Montbenoît, agriculteur
- Denise FAUCONNET, des Jarrons, hameau de Ville-du-Pont
- Jean Claude FAUCONNET, de Lièvremont
- Jean Jacques LAITHIER, de Bugny
- MARGUIER, de La Chaux
- François Xavier LÉTONDAL, de Hauterive-la-Fresse, volontaire, déserteur
- François Xavier MARGUIER, de Ville-du-Pont
- Augustin POURCHET, agriculteur, volontaire
- Marguerite Françoise SORDET, de La Longeville
- Jeanne Marguerite SORDET-PIERRET, de La Longeville
- Claude Augustin VUILLAUME, des Allemands, volontaire
- Hugues Joseph VUILLAUME et sa femme, de Ville-du-Pont
- Augustin VUILLEMIN, des Allemands, réquisitionnaire
- Claudine Françoise VUILLEMIN, femme de Claude François VERNIER, de Ville-du-Pont
- François Xavier VUILLEMIN, d'Hauterive, déserteur
- Jeanne Marie VUILLEMIN, de Ville-du-Pont
Tandis que plus d'une centaine d'autres sont emprisonnés (voir l'Annexe), des centaines d'autres sont consignés à domicile, parfois sous la surveillance de gardes nationaux qu'ils devaient loger et nourrir à leurs frais.
La prison pouvait hélas constituer un moindre mal. En effet,
Denis Joseph dit Denis CLERC, né à La Chaux-de-Gilley (25) v. 1738 (29.12.1743 ?), journalier et fileur de laine, fut condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire pour avoir tenu des propos contre-révolutionnaires, et guillotiné à Paris le 18.05.1794, fils d'Antoine François Clerc, laboureur, et de Claudine Chagrot. Il avait épousé à La Chaux-de-Gilley, le 15.02.1768, Jeanne Louise Viennet.
Jean Antoine TISSOT, né à Arçon (25) le 06.02.1759 (fils de Pierre Denis Tissot et de Marie Élisabeth Marguet), brigadier dans les fermes du Roi à Jougne en 1790 puis, pendant la Révolution, lieutenant des douanes en poste aux Allemands (25), condamné à mort le 2 thermidor an II (20.07.1794) par le Tribunal révolutionnaire de Paris comme « conspirateur ayant favorisé l'émigration d'une femme et d'un jeune homme », guillotiné à Paris en 1794.
Déjà, en 1793, Frère Donat, religieux des Écoles chrétiennes, natif d'Arçon, était mort à Saintes dans les cales de bateaux où on avait entassé 750 prêtres de différents diocèses
La Révolution de 1789-1799 entraîna aussi des assassinats comme celui de :
GUILLET, procureur de la commune de La Longeville, en avril 1792, sans qu'on ait jamais retrouvé l'auteur de ce meurtre.

Seule une minorité se rangea aux côtés de la Révolution, soit par idéal dans le droit fil des idées généreuses de 1789, soit, quelquefois aussi parce qu'ils l'utilisèrent à leur profit pour en faire le moteur de leur ascension sociale. Parmi eux, citons :
- Claude Joseph COURBE, maître en chirurgie, exerçant à Ville-du-Pont, élu secrétaire du comité central révolutionnaire de Montbenoît en 1793, membre du jury d'accusation de Pontarlier en 1796.
- Claude Antoine BAVEREL, docteur en médecine, exerçant à Lièvremont. Membre du conseil général du district de Pontarlier en novembre 1792, membre du comité central révolutionnaire de Montbenoît, élu, par une assemblée dissidente, président du canton de Montbenoît en 1795 et donc épargné par le coup d'État du 18 fructidor. Commissaire du Directoire près l'administration du canton de Montbenoît dès la fin de 1797, il est révoqué le 02.03.1799 et remplacé par MORAND père, puis rétabli dans ses fonctions le 2 juillet suivant. Il y avait donc, au sein de mêmes familles des révolutionnaires et des contre-révolutionnaires. Chez les Baverel, un médecin révolutionnaire et plusieurs autres membres de la famille incarcérés à Pontarlier ou consignés à leurs domiciles. La loi des suspects conduit Jeanne Baptiste BAVEREL en prison en 1794 : n'est-elle pas la sœur du curé de Grozon, la mère de Jean Joseph Faivre, prêtre déporté, et de deux autres émigrés ? C'est plus qu'il n'en faut alors pour aller croupir dans les geôles de la République.
- Le curé constitutionnel de Montbenoît fut l'un des trois prêtres admis au club des jacobins de Pontarlier en 1793 en raison de leur « républicanisme avéré » alors que son vicaire, Jean Baptiste Gauthier, originaire de Longemaison, condamné à la déportation en Guyane, parvient à s'enfuir.
- Joseph LEOUTRE, de Gilley (25), « patriote » a conclu un marché avec l'administration de Pierrefontaine le 12.10.1798 pour enlever toutes les croix
- Il existait aussi un petit comité révolutionnaire aux Allemands (actuellement Les Alliés), une société populaire à Ville-du-Pont avec un comité de surveillance.
- Mais le personnage le plus révolutionnaire de ces contrées fut sans conteste Just MAGNIN-TOCHOT, né au Luisans (25) le 26.11.1764, vicaire à Villers-le-Lac puis curé constitutionnel de Gilley (25), président-fondateur du comité révolutionnaire de cette localité en 1793 et président du comité central révolutionnaire de Montbenoît. Il abdiqua la prêtrise le 02.12.1793, devint président puis secrétaire général du district de Saint-Hippolyte. Arrêté par la gendarmerie du Valdahon le 12.07.1795, il fut conduit à Besançon où on le plaça en liberté provisoire. A la fin de l'année, il fut élu président du canton d'Orchamps-Vennes et commissaire du Directoire pour ce canton en 1798-1799.

Pour rappeler le climat de lutte politique qui régnait alors dans le Saugeais, quelques daits :

En avril 1793, Jean Joseph BAVEREL, maire d'Arçon, et d'autres élus du Haut-Doubs (les maires de Bians, des Hôpitaux-Neufs, etc.) sont destitués de leurs fonctions comme « fanatiques et ennemis de la Révolution, faisant le plus grand mal par la propagation de leurs faux principes »
Le 17.10.1793, les « patriotes » d'Arçon dressent une liste de 26 « fanatiques » à incarcérer à Pontarlier et de 50 autres qui doivent être consignés chez eux sans pouvoir communiquer avec personne. Ces listes sont conservées aux Archives du Doubs.
Le 04.06.1795, les gendarmes cernent l'église rebaptisée « temple de la déesse Raison » pendant qu'on célèbre y clandestinement la Fête-Dieu avec deux prêtres non assermentés. Ceux-ci sont arrêtés et conduits à Pontarlier tandis qu'un attroupement de 2000 personnes insulte les gendarmes, leur lancent des cailloux qui atteignent plusieurs d'entre eux. Les deux prêtres seront incarcérés au château de Joux.
Après le coup d'État du 18 fructidor (04.09.1797), exécuté sous le Directoire, suite à des élections largement favorables aux royalistes, Jean Baptiste Trimaille, agent national, et Jean Étienne Dornier, adjoint d'Arçon, sont destitués avec plus de 600 autres administrateurs du département.
L'Empire
Sous l'Empire parfois critiqué mais qui a eu l'immense mérite de ramener la paix civile et religieuse, on peut évoquer le souvenir de Jean Baptiste NICOD, né aux Seignes à Gilley le 19.04.1768, lieutenant d'infanterie légère, entré au service au 6e bataillon du Doubs le 5 août 1792 avec ceux que les historiens appellent les volontaires de 1792, enrôlés et partis pour défendre la « Patrie en danger ». Blessé à plusieurs reprises, il était parent de François Joseph Nicod, député de Gilley en 1789 puis membre du comité révolutionnaire du district de Pontarlier en 1794.
Parmi les combattants dans les révolutionnaires et napoléoniennes, citons, outre le général MARGUET, d'autres habitants d'ARÇON, en plus des 8 soldats morts recensés par le maire de la commune :
- Pierre François TOURNIER, né à Arçon, mort le 28.08.1794, fusilier au 2e bataillon de la 9e demi-brigade.
- Claude Joseph GUYON, d'Arçon, soldat au 3e bataillon du train des équipages en 1812-1815.
- Jean Claude HENRIET, né à Arçon, notaire, maire de la Longeville de 1825 à 1830, qui avait lui aussi servi dans les armées de la jeune République au sein de la 100e demi-brigade, unité militaire créée en 1793.
- François Joseph MARGUET, né à Arçon en 1794, soldat au 42e régiment d'infanterie de ligne.
- Jean Claude Ferréol MARGUET, soldat au 2e régiment des chasseurs à cheval
- Jean Joseph MARGUET, grenadier dans la Jeune Garde impériale
- Claude Joseph MAUGAIN, soldat dans l'infanterie de ligne, qui refusa la médaille de Sainte-Hélène. Beau-frère du général MARGUET et arrière-grand-père de nombreux habitants d'Arçon dont Marius Victorin Maugain, décédé récemment en 1971, fils d'un douanier des Fourgs.
- François Xavier TISSOT, lieutenant des douanes. Il fit la campagne de Hollande. Prisonnier en mai 1813, emmené à Arkhangelsk au fin fond de la Russie et qui ne retrouvera le sol de France, dans le port de Brest, qu'à la fin de l'année 1814.
- Antoine Ferréol et Claude Joseph TRIMAILLE. Antoine Ferréol, qui décéda très âgé en 1870, avait servi comme sergent au 41e d'infanterie de 1811 à 1815.
BUGNY : Joseph CLAUDET, soldat au 12e régiment de voltigeurs de la Jeune Garde impériale.
HAUTERIVE-LA-FRESSE : Claude Alexandre VERNIER qui a servi dans la même unité de la Jeune Garde et qui était le fils de Jean Baptiste Vernier, maire de Montbenoît en 1792, et de Marie Françoise Pourchet.
Joseph Claudet, de Bugny, Claude Alexandre Vernier, de Hauterive-la-Fresse, et François BAVEREL, de La Longeville, qui servit également dans le 12e voltigeur de la Jeune Garde, se sont sans doute revus dans leur pays natal, le Saugeais, pour évoquer des souvenirs communs puisque tous les trois étaient encore vivants en 1857 lorsqu'ils reçurent la médaille de Sainte-Hélène.
- Séraphin Ferdinand VIEILLE, décédé à Hauterive en 1867, qui a combattu au 67e de ligne avec lequel il a probablement servi pendant la campagne de France (1814).
LA CHAUX : Pierre Étienne QUERRY qui servit au 1er régiment de grenadiers de la Garde.
LA LONGEVILLE : outre François Baverel, déjà cité, il convient d'ajouter :
- Aimable BERTIN, du 76e de ligne, mort à l'hôpital de Vienne le 15.07.1809 des suites de blessures reçues quelques jours plus tôt à la bataille de Wagram.
Mais tous ne sont pas morts sur les champs de bataille puisque, parmi les récipiendaires de la médaille de Sainte-Hélène en 1857, on relève les noms de plusieurs autres enfants de La Longeville :
- Jean Baptiste BONNET, du 52e de ligne
- Claude Joseph CHABOD qui a servi dans une unité de réserve
- Pierre Joseph CHAGROT, né à Lièvremont mais qui vécut avec toute sa famille à La Longeville
- Jean Baptiste CHUARD, du 65e de ligne
- Jean François GUINCHARD qui servit successivement dans les 37e et 106e de ligne
- Honoré JEANDROZ, du 30e régiment de dragons
- Pierre Joseph LÉTONDAL, du 6e régiment de hussards
- Antoine Joseph NICOD, mort à La Longeville en 1859, ancien chef de bataillon au 37e de ligne
LIÈVREMONT :
- Claude Honoré BAVEREL, du 67e de ligne
- Zéphyrin BAVEREL, du 54e de ligne
- Humbert Constantin DREZET, du 14e régiment de hussards
- Constantin GUINCHARD, du 12e de ligne
MAISONS-du-BOIS :
- François BAVEREL, de la 17e demi-brigade légère
- F. BESSON, de Maisons-du-Bois, canonnier en 1795, fils du salpêtrier.
- Claude Joseph FAUCONNET, entré au service au 4e régiment des gardes d'honneur en 1813, lieutenant, chevalier de la Légion d'honneur. Il a servi en Saxe en 1813 et sur les bords du Rhin en 1814.
- Aimable Ferjeux LANQUETIN, du 42e de ligne
- Hilaire VUILLEMIN, caporal au 40e de ligne
MONTFLOVIN
- Humbert BONNET, sapeur au 2e régiment du génie
VILLE-du-PONT
- Cyprien BENOÎT, du 3e bataillon du train des équipages
- Alexis Melchior BERTIN, du 52e de ligne
- Marc François BEZ, du 37e de ligne
- Philippe Joseph CHUARD, du 21e régiment de chasseurs à cheval
- Jean Baptiste CRESSIER, du 65e de ligne
- François Xavier FAUCONNET, du 56e de ligne
- Pierre Joseph LOUIS-JACQUET, du 42e de ligne en 1814-1815
- Claude Augustin MARGUIER, du 10e régiment de chasseurs à cheval
- Pierre Joseph MOLARD, du 37e de ligne
Enfin, pour clore cette liste de militaires, citons un autre enfant du pays, né le 17 juillet 1774, volontaire le 08.03.1792 alors qu'il n'a que 17 ans et demi, sous-lieutenant au 11e régiment de chasseurs le 24 juillet 1792 alors qu'il vient de fêter ses 18 ans. Le 6 novembre 1792, c'est pour lui le baptême du feu à la bataille de Jemmapes près de Mons en Belgique dans une armée de 40 000 hommes placée sous les ordres du général Dumouriez. Il continue à combattre dans les armées révolutionnaires, notamment à Wattignies (15 et 16 octobre 1793), commune connue aujourd'hui sous le nom de Wattignies-la-Victoire près de Maubeuge, sous les ordres des généraux Jourdan et Lazare Carnot, à Fleurus (16 juin 1794), à la bataille l'Ourthe, à une vingtaine de km au sud de Liège, (17-18 septembre 1794) et qui voit une nouvelle victoire des Français sur les Autrichiens, à la bataille de la Roër qui assure à la France, le 1er octobre 1794, la conquête définitive de la rive gauche du Rhin. Promu lieutenant le 25 prairial an III (14.06.1795), il participe aux campagnes des années 3, 4 et 5 dans les armées du Nord, des Ardennes et de Sambre-et-Meuse, se retrouvant notamment attaché à l'état-major de Marceau jusqu'à ce que ce jeune général, âgé d'à peine 27 ans, meure au combat le 19 septembre 1796. Promu aide de camp d'un général le 8 nivôse an X et capitaine le 11 brumaire an XII 3 novembre 1803), chevalier de la Légion d'honneur le 05.08.1804, il intégra la Grande Armée de 1806 à 1809, atteignant le grade de colonel le 7 juin 1809. Déjà blessé à la bataille d'Iéna en Allemagne le 14.10.1806, il reçoit un coup de feu à la cuisse gauche à la bataille de Wagram (5-6 juillet 1809) à une dizaine de km au nord de Vienne. Cette nouvelle blessure le rend définitivement invalide, n'ayant plus l'usage de son membre inférieur droit. L'Empereur le créera baron de l'Empire, deux mois plus tard le 15.08.1809. Dans le dossier de la Légion d'honneur, on peut lire cette appréciation sur ce grand militaire : « Cet officier s'est toujours signalé par la plus grande bravoure, un zèle et une activité inaltérable dont l'attachement et l'estime que le général Marceau lui témoignait est la meilleure preuve. Il peut compter plusieurs actions d'un dévouement admirable ».
Quand je vous aurai dit que ce fils du Saugeais fut aussi le second aide de camp de son frère, vous aurez bien évidemment reconnu Alexis Nicolas Bernardin dit Alexis MORAND, né à Largillat et baptisé en l'église Saint-Bénigne de Pontarlier, frère cadet du général Charles-Antoine MORAND, comte de l'Empire. Alexis mourra sans enfants à Besançon le 4 septembre 1826 et sera inhumé au cimetière des Chaprais où sa tombe, placée à côté de celle de sa sœur, a disparu son emplacement ayant laissé la place à quelques herbes folles. Quant à son titre de baron, il passera à son frère aîné, Joseph Augustin Morand, né à Largillat le 12 décembre 1769, chef de bataillon au 44e régiment de ligne, officier de la Légion d'honneur en 1813.
Deux généraux et un colonel pour un pays de la taille du Saugeais, c'est exactement comme si l'ensemble de la France avait donné 25000 généraux et 12500 colonels pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire : c'est donc assez dire que ce petit coin de la terre de France mérite de s'inscrire en majuscules dans la grande Histoire de notre pays.


ANNEXE

Les habitants du Saugeais emprisonnés pendant la Révolution

- L'épouse de Jean-Denis BARTHOD-TONNOT (25.09.1727-12.01.1801), cultivateur de Ville-du-Pont, et sa fille.
- Claude Françoise BERTIN-GUYOT
- Anne Françoise BONNET, femme de François Xavier POURCHET, de Lièvremont
- Antoine BONNET, père et fils, de Montflovin, et plusieurs autres membres de leur famille dont François Joseph BONNET, maire de la commune. Ce dernier, élu président du canton de Montbenoît en 1797, sera bien évidemment destitué après le 18 Fructidor.
- Noël Joseph BRUCHON, de Gilley
- Reine CAREL, servante, demeurant à Maisons-du-Bois
- Claude Antoine CHABOZ, de Lièvremont
- Ferdinande CHAMPREUX, de Ville-du-Pont
- COUQUARD, de Lièvremont
- Marie Joseph COURLET, de Maisons-du-Bois
- Claudine COURTOT, de La Longeville
- Anne CRESSIER, de Ville-du-Pont
- Anne DORNIER, d'Hauterive-la-Fresse
- Dorothée DORNIER, de Ville-du-Pont
- Marie Antoinette DORNIER, de Ville-du-Pont
- Pierre François DORNIER, de Ville-du-Pont
- Pierre François DROZ-BARTHOLET, de Ville-du-Pont
- François Xavier DROZ-BARTHOULET, procureur de la commune de Montbenoît
- Pierre François DROZ-GREY, de Montbenoît
- Jean Baptiste DROZ-VINCENT, de Ville-du-Pont, agent de la commune en 1796-1797 mais destitué après le 18 Fructidor
- Josette FAIVRE, d'Hauterive-la-Fresse
- Marguerite Françoise FAIVRE, de Montflovin
- Étienne François FAIVRE-PICON, de La Longeville, journalier
- Claudine Françoise FAIVRE-PICON, de Largillat
- Claude François FAIVRE-PIERRET, vicaire en chef à Lièvremont, arrêté par les gendarmes et incarcéré au fort de Joux, et son père Jean Claude
- Claude Françoise FAIVRE-PIERRET, de La Longeville
- Anne FAUCONNET, de Ville-du-Pont
- Antoine François FAUCONNET, de Montbenoît, greffier de la justice de paix, élu président du canton de Montbenoît en 1795
- Baptiste FAUCONNET, de Ville-du-Pont
- Claude Alexis FAUCONNET, de Maisons-du-Bois
- Claude François FAUCONNET, de Lièvremont
- Claude François FAUCONNET le Jeune, de Lièvremont
- Denis FAUCONNET, de Lièvremont, avec ses deux fils, Claude Alexis et Claude François
- Françoise FAUCONNET, de Ville-du-Pont
- Jean Claude FAUCONNET, de Lièvremont
- Jean François FAUCONNET, de Ville-du-Pont
- Jeanne Catherine FAUCONNET, de Ville-du-Pont
- Marie Joseph FAUCONNET, de Ville-du-Pont
- Marie Thérèse FAUCONNET, de Maisons-du-Bois
- Mathieu et Pierre Mathieu FAUCONNET, de Maisons-du-Bois
- Ursule FAUCONNET, de Ville-du-Pont
- Denise GARNACHE, de Ville-du-Pont
- Philippe GARNACHE, meunier du moulin d'Entreroche sur le Doubs
- Claude Joseph GAUTHIER, de La Longeville, et sa femme
- Jeanne Claude GIRARDIER, femme TOURNIER, de Ville-du-Pont
- Claude François GUINCHARD, de Montflovin
- Guillaume GUINCHARD, officier municipal de Montflovin
- Jean François GUINCHARD, de Lièvremont
- Jean Joseph GUINCHARD, de Lièvremont
- Pierre François GUINCHARD, de Montflovin, et sa femme
- François Xavier Bonaventure JACQUEMET, né en 1720, l'ancien curé de Montbenoît, arrêté à Longemaison fin 1799 et incarcéré alors qu'il était âgé de 80 ans. Il mourra à Montbenoît le 14 brumaire an X (05.11.1801).
- Jean Claude JACQUET, de Gilley
- Jean Antoine JEANNIER, d'Hauterive-la-Fresse
- Michel LACROIX, d'Arçon, frère d'un prêtre condamné à la déportation en Guyane
- Denis LAMBERT, de Gilley
- Louis Antoine LHOMME, d'Arçon
- Jeanne Catherine LOUIS-JACQUET, de Ville-du-Pont
- Joseph MAIRE, des Allemands, et sa femme
- Hyacinthe MARGUIER, de Ville-du-Pont avec ses deux fils
- Melchior MULLER, de Ville-du-Pont
- Augustin NICOD, de La Chaux
- Jean Baptiste NICOD, de La Chaux
- Pierre Joseph NICOD, de Ville-du-Pont
- Daniel Benoît PÉQUIGNOT, de Ville-du-Pont
- Marie Joseph Benoît dite Josette PÉQUIGNOT, de Ville-du-Pont
- POURCHET, de Lièvremont, officier municipal de Lièvremont, démis de ses fonctions et incarcéré par ordre du comité révolutionnaire de Montbenoît
- Anne Claude POURCHET, de La Fresse
- Claude François POURCHET, de Lièvremont, incarcéré avec son père et sa mère
- Jeanne Claudine POURCHET, de Maisons-du-Bois (un an de prison), mère d'Augustin Pourchet, émigré
- Josette POURCHET, de Lièvremont (un an de prison), sœur d'Augustin Pourchet, émigré
- Pierre François POURCHET, officier municipal de Lièvremont, destitué et incarcéré avec sa femme et leur fils Claude Joseph
- Charlotte TOURNIER, d'Hauterive
- Jean Claude TOURNIER, menuisier de La Longeville
- Marie Antoine TOURNIER, de Ville-du-Pont
- Pierre François VERNIER, père de Jean Baptiste et Xavier Vernier, fermiers d'Alexis François Morand, père du futur comte de l'Empire. Il a été incarcéré du 12.10.1793 au 06.10.1794.
- VUILLAUME, ancien maire des Allemands, et son fils
- Antoine François VUILLAUME, cultivateur aux Allemands (act. Les Alliés), avec sa femme (Claudine VUILLEMIN) et ses deux fils (Jean François et Jean Claude)
- Claude Françoise VUILLAUME épouse de Pierre François DROZ-VINCENT, de La Longeville
- Jean Baptiste VUILLAUME, de La Longeville
- Jean Claude VUILLAUME, des Allemands
- Jean François VUILLAUME, des Allemands
- Claude Étienne VUILLEMIN, d'Hauterive
- Denis Joseph VUILLEMIN, cultivateur à Hauterive, père de deux volontaires et pourtant jeté en prison en 1793, dans le cadre de la loi des Suspects.
- Jean VUILLEMIN et sa femme, d'Hauterive
- Nicolas VUILLEMIN, d'Hauterive




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