Index des noms de famille dans les ouvrages de Jean-Marie Thiebaud

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Articles: Médecins coloniaux au Sénégal


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 Titre: Médecins coloniaux au Sénégal
 Ecrit par: Jean-Marie Thiébaud

  
En 1878, l'épidémie de fièvre jaune au Sénégal entraîna la mort de 21 médecins et pharmaciens français de marine. Un seul de leurs camarades survécut. Deux stèles, l'une à St Louis et l'autre dans l'île de Gorée rappellent le sacrifice de ces médecins et pharmaciens qui, au sein des populations et au chevet des malades, firent leur devoir au point de succomber à leur tour.

BANCAL Etienne Prosper dit Prosper, né à Rochefort (17) le 25.09.1808, décédé à Saint-Louis (Sénégal) le 22.09.1877 (donc quelques mois avant la grande épidémie de fièvre jaune), docteur en médecine (avec une thèse intitulée "Des fièvres au Sénégal", Montpellier, 12.12.1834), chirurgien de marine, fils de Pierre Paul Bancal (1769-1826), adjudant major au 3e régiment d'artillerie de marine et de Marie Louise Elisabeth Joly, née en 1779, fille de Louis Joly et d'Elisabeth Blondeau. Arrivé au Sénégal à l'âge de 22 ans en qualité de chirurgien de marine, il se distingua aussitôt par son dévouement lors d'une des nombreuses épidémies qui ravageaient le pays. Ce médecin est aussi connu en littérature, en raison des visites que lui rendit un jeune officier de marine, Julien Viaud (Pierre Loti). C'est lui le "Charental" du "Journal d'un jeune officier pauvre." Installé à Dakar-Bango dans un domaine appelé "la petite ferme", il reçut en 1874 la visite de l'écrivain aventurier auquel il avoua que c'est par chagrin d'amour qu'il s'était exilé au Sénégal. Jeune médecin à peine diplômé, il était tombé amoureux d'une jeune fille à laquelle il avait dû renoncer parce qu'elle était déjà promise à son meilleur ami. Or cette jeune fille et cet ami n'étaient autres que la mère et le père du futur Pierre Loti. La vérité est plus complexe : lors d'un séjour en France en 1835 (séjour faisant suite à sa soutenance de thèse à Montpellier en décembre 1834), le docteur Prosper Bancal tenta de se suicider avec sa maîtresse, Madeleine-Zélie Trousset, née à Angoulême (Charente) le 15.10.1806, épouse de François Priolland, né à Linars (Charente) le 10.08.1799. Celle-ci mourut de sa main. Un procès s'ensuivit mais il fut acquitté (1). Il est probable que ce soit plutôt cet épisode tragique qui fut la cause réelle de son exil, bien qu'à cette époque, déjà, il entretînt une liaison avec une Signarde (métisse de Sénégambie), Marianne Aubert Il épousa, le 24.12.1853, Marianne Aubert, fille de Charles Aubert, traitant à Gorée, et de Perrine de la Combe, qu'il épousa le 24.12.1853. Cette épouse lui avait déjà donné quatre enfants qu'il reconnut lors de ce mariage :
- Emma Louise BANCAL, qui épousa John Valantin, greffier, notaire.
- René Victor Louis BANCAL, né à Saint-Louis le 17.04.1837, décédé à Saint-Louis le 24.01.1900, lieutenant de cavalerie, chevalier de la Légion d'honneur (28.12.1867), qui épousa Hélène d'Erneville, née à Saint-Louis le 25.03.1851, décédée le 20.11.1940, d'où Virginie et Emmanuel.
- Marie Emma Bancal, née à Saint-Louis le 08.07.1839
- Auguste Roger Bancal, né à Saint-Louis en 1846.

(1) Sur cette affaire, v. : C. Maurier, "Affaire Bancal. Meurtre d'une femme [Madeleine-Zélie Trousset, Mme Priolland] par son amant [Etienne-Prosper Bancal], du consentement de la victime. Tentative de suicide du meurtrier. Ecrits des deux amans. Grave question de droit criminel. [Suivi de :] Audience du 25 juillet [1835]. Interrogatoire de l'accusé... Déposition des témoins. Plaidoiries. Arrêt", 48 p.



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