Index des noms de famille dans les ouvrages de Jean-Marie Thiebaud

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Articles: Les trois premiers recteurs de l'Université de Besançon


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 Titre: Les trois premiers recteurs de l'Université de Besançon
 Ecrit par: Jean-Marie Thiébaud

  LES TROIS PREMIERS RECTEURS DE L'UNIVERSITÉ DE BESANÇON


LES FRÈRES ORDINAIRE


Pierre François ORDINAIRE dit l'aîné, né à Salins (Jura) le 20 mars 1773, décédé à Chaux-sur-Champigny (Jura) le 28 février 1804, était fils de Jacques ORDINAIRE, avocat en Parlement.
Pierre François ORDINAIRE, avocat en Parlement comme son père, fut reçu citoyen de Besançon le 7 décembre 1789. Il avait été un des huit députés de la ville aux États provinciaux de Franche-Comté en 1788 puis représentant des avocats à l'assemblée générale de la ville de Besançon, député de la ville à l'assemblée préliminaire et délégué du tiers état à l'assemblée générale du bailliage de Besançon en 1789. Il fut aussi un des quatorze commissaires chargés de rédiger le cahier de doléances de ce bailliage. Élu maire de Besançon le 26 janvier 1790 (par 765 voix sur 959 électeurs), il devint commissaire du Roi près le tribunal du district de Besançon le 27 octobre 1790. Inscrit sur la liste des suspects, il fut incarcéré en avril 1793 et libéré le 12 juin suivant.
Nommé conseiller général du canton de Salins en 1800, Pierre François ORDINAIRE fut le premier président du Conseil général du Jura de 1800 à 1803.
Il épousa Jeanne Antoine Salomon qui lui donna plusieurs enfants dont deux fils recteurs de l'Académie de Besançon :

1. – Jean-Jacques ORDINAIRE, né à Besançon (Doubs) le 27 décembre 1770, mort audit lieu le 31 janvier 1843 (son éloge funèbre étant prononcé par le recteur Carbon et Charles Weiss, président annuel de l'Académie). Camarade de classe des frères Couchery, des généraux Pajol et Griois, de Fourier, etc. Reçu avocat en Parlement en 1790 (comme son père et son grand-père), joueur amateur de guitare (accompagnant parfois son compatriote Fourier lorsque celui-ci chantait), il fut nommé professeur de grammaire générale à l'École centrale du Doubs en mai 1797, professeur au Lycée de Besançon sous le Premier Empire (dès le 2 juin 1809), maître maçon de la loge de Besançon, Sincérité et Parfaite Union (1809), doyen de la Faculté des Lettres (où il était titulaire de la chaire de philosophie) de 1809 à 1823 et choisi, en août 1809, comme premier recteur de l'Académie de Besançon (conservant de poste jusqu'en avril 1821, date à laquelle il l'abandonna au profit de son frère Désiré qui l'assistait déjà depuis quelques années). Membre titulaire de l'Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Besançon dès la reconstitution de cette compagnie par Napoléon 1er en 1806, il fut élu président de cette Académie en 1830 après avoir été conseiller général du département du Doubs. Il fut à nouveau recteur de l'Académie de Besançon de 1834 à sa retraite, devenant alors recteur honoraire à compter du 14 septembre 1839. Il fut reçu membre correspondant de l'Académie des Sciences morales et politiques, section de morale (place n° 2) le 25 janvier 1834 (prédécesseur de l'avocat André Guerry (1802-1866), élu le 10 février 1844). Adepte des idées de Pestalozzi, Jean-Jacques Ordinaire fut l'un des précurseurs de la pédagogie moderne. Il proposa notamment une méthode d'apprentissage mutuel de la langue latine dans un Livret de désinences, édité à Paris (Colas, 1823, in-12). Officier de la Légion d'honneur (mars 1839). Il demeurait rue Saint-Vincent (actuelle rue Mégevand). Il épousa à Besançon Jeanne Hélène Beaudot, fille de Pierre Alexis Beaudot et de Jeanne Baptiste Boyer.
Son portrait par Antoine Charles Thérèse dit Melchior Borel (1777-1838) est
conservé au musée de Besançon.



2. – Jean Gabriel Désiré ORDINAIRE, né à Besançon (Doubs) le 26 avril 1773, mort à Maisières (Doubs) le 7 avril 1847, docteur en médecine, professeur d'histoire naturelle, doyen de la Faculté des Sciences de Besançon (dont il devint doyen en octobre 1810), inspecteur d'Académie à Besançon (juin 1819), recteur des Académies de Besançon de 1821 à 1824 puis de Strasbourg (30 septembre 1824-21 mars 1831), directeur de l'Institut royal des sourds et muets de Paris (1831-1838), contraint à démissionner pour avoir tenté d'y imposer des cours de parole pure. Il a été reçu membre titulaire de l'Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Besançon le 6 février 1811 et membre de la Société d'agriculture du Doubs. Il résida 5, rue Neuve (actuelle rue Charles Nodier). Il a laissé un Essai sur l'éducation et spécialement sur celle du sourd-muet (Paris, Hachette, 1836). Chevalier de la Légion d'honneur. Son fils, Hubert Joseph Édouard, né à Besançon le 27 mars 1812, mort à Maisières (Doubs) le 12 mars 1887, fut reçu docteur en médecine comme son père mais préféra une carrière de journaliste. Il créa, en mars 1848, le journal Républicain de Franche-Comté. Il sera élu député du Doubs en mai 1869 battant de peu (avec 50,5% des voix) Claude Adrien Gustave, marquis de Conégliano (1825-1901), chambellan de l'Empereur. Lors de la proclamation de la République en 1870, il fut nommé préfet du Doubs (8 septembre 1870). On lui doit notamment un opuscule de 16 pages intitulé Considérations générales sur l'état de l'agriculture en France (Broch, in-8 ; chez Dess, libraire à Besançon, et Bruno Labe, 33, quai des Augustins à Paris). Hubert Joseph Édouard Ordinaire épousa Zoé Corne qui lui donna deux fils : Olivier, né à Besançon le 28 mars 1845, mort à Maisières le 7 février 1914, diplomate, auteur de récits consacrés à ses voyages et Marcel, né à Maisières le 17 juin 1848, mort audit lieu le 5 juillet 1896, peintre (élève de Courbet).


Claude Éloi (dit Éloi) BERTAUT


Né à Vesoul (Haute-Saône) le 13 juillet 1782, décédé à Besançon (Doubs) le 25 juillet 1834, Claude Éloi (dit Éloi) Bertaut, était fils d'André Bertaut, avocat en Parlement, et de Jeanne Françoise Natier.
Élève fort brillant, il fut nommé professeur de mathématiques au lycée de Besançon à l'âge de 18 ans.
Son intérêt pour la philosophie et l'économie politique firent de lui un correspondant régulier de d'Antoine-Louis-Claude Destutt de Tracy (1754-1836), comte de Tracy, comte de l'Empire, député aux États Généraux de 1789 et philosophe ; Marie-Joseph de Gérando (1772-1842), anthropologue, linguiste, pédagogue, membre de l'Institut, lauréat de l'Académie royale de Stockholm avec un sujet portant sur « Les deux méthodes d'enseignement » ; Pierre-Paul Royer-Collard (1763-1845), homme politique libéral et philosophe, membre du Conseil des Cinq-Cents, et Jean-Baptiste Say (1767-1832), le principal économiste classique français, un des maîtres de la doctrine libre-échangiste.
Il publia en 1806, à l'âge de 24 ans, un ouvrage Sur le vrai, considéré comme source du bien.
Nommé peu après inspecteur d'académie à Besançon, il fut élu président de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-lettres de Besançon en 1808.
Il deviendra recteur de l'académie de Clermont-Ferrand en 1819 et il y prononça en 1820, pour une distribution des prix, un discours si éblouissant et tellement hors des sentiers battus que ce texte eut l'honneur d'être imprimé dans le journal Les Débats.
Ayant refusé sa mutation à Cahors, il demeura sans emploi de 1823 à 1830, date où il fut nommé recteur de l'académie de Besançon.
On lui doit aussi un Traité sur les lois en général dont un long fragment a été publié dans les Procès-Verbaux et Mémoires de l'Académie de Besançon en 1833 et dans la Revue provinciale. Sa mort prématurée l'a empêché d'achever cet ouvrage. Il a laissé de nombreux manuscrits dont on trouve la trace dans le Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, rédigé par Ulysse Robert, sous les numéro 1330 (Notes et opuscules divers, politiques et économiques), 1331 (fragment d'une comédie dont seul le premier acte est achevé), 1332-1333 (Tablettes).
Claude Éloi (dit Éloi) Bertaut était chevalier de la Légion d'honneur.
Son portrait par Antoine Charles Thérèse dit Melchior Borel (1777-1838) est conservé au musée de Vesoul.

Docteur Jean-Marie Thiébaud
6 mars 2008




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