Titre: NOURRITURE, SANTÉ, LONGÉVITÉ |
Ecrit par: Jean-Marie Thiébaud |
NOURRITURE, SANTÉ, LONGÉVITÉ (conférence donnée à Besançon le 3 mars 2007 à la SNAAG, Société Nationale des Anciens et des Amis de la Gendarmerie) par Jean-Marie Thiébaud Nourriture, santé, longévité, un sujet assurément vaste et sans doute trop ambitieux pour une petite heure à peine passée en commun. Mais tentons néanmoins l'aventure avec, in fine, si vous le souhaitez et si vous pouvez retarder de quelques minutes l'heure de notre déjeuner, un jeu de questions-réponses, car ce qui va suivre devrait à n'en pas douter susciter un certain nombre d'interrogations. Le lien entre alimentation et santé est une évidence. Nous sommes, depuis notre naissance et même depuis les premiers jours de notre vie embryonnaire constitués d'atomes et de molécules que nous avons bus et mangés, mais aussi fumés car notre organisme possède plusieurs portes d'entrée : le tube digestif certes, mais aussi les poumons et on comprend mieux la campagne intensive anti-tabac qui a commencé aux USA et s'étend actuellement aux pays de la communauté européenne. On pourra aussi, si vous le souhaitez, en dire quelques mots dans les questions diverses. Dans les pays industrialisés, les deux grandes causes de mortalité sont, c'est bien connu, les CANCERS et les maladies CARDIO-VASCULAIRES (les accidents cardiaques, circulatoires et cérébraux) qui fauchent à elles deux 80 à 90% des Européens et des Américains à des âges de plus en plus avancés mais parfois, hélas, à la fleur de l'âge, alors que bon nombre de ces décès prématurés auraient pu être empêchés. D'où une première série de questions, liste à laquelle vous serez invités à ajouter les vôtres pour toutes sortes d'interrogations qui pourraient rester en suspens. 1. – Les cancers ont-ils un lien avec l'alimentation ? 2. – Les maladies cardio-vasculaires sont-elles la conséquence des aliments que nous consommons ? La réponse à la seconde question est facile, vous la connaissez tous. La sagesse populaire n'affirme-t-elle pas, avec raison, que nous avons tous l'âge de nos artères ? Et comment les artères se détériorent-elles ? Elles vieillissent certes et à des vitesses différentes selon notre hérédité, c.a.d. notre patrimoine génétique, tout comme certains ont de l'arthrose dès l'âge de 40 ans alors que d'autres en sont presque totalement préservés à 80, tout comme certains voient leur capital intellectuel et leur mémoire s'altérer dès la quarantaine alors que Bernard le Bovier de Fontenelle (1657-1757), écrivain français, neveu de Corneille, jonglait allègrement avec ses neurones aux alentours de 100 ans. Son capital intellectuel, on le préserve en faisant faire de la gymnastique à son cerveau mais aussi en prenant soin, grand soin de son alimentation. Car le cerveau utilise deux types essentiels de carburants : l'oxygène et le glucose. Sans oxygène, les cellules nerveuses souffrent puis meurent en quelques minutes. Sans glucose, les cellules nerveuses souffrent et si le taux sanguin de sucre s'abaisse trop, c'est la possible syncope (le fameux coup de barre de 11 h du matin, lié au fait que les Français ne savent pas petit déjeuner) puis si la chute du sucre se poursuit le coma (qu'on voit, par exemple, chez des diabétiques qui ont fait leur injection d'insuline sans manger) et, terme ultime du coma : la mort. Pour l'oxygène, c'est simple : il suffit de ne pas fumer, mais surtout de respirer (ce que nous faisons sans y réfléchir depuis notre arrivée sur cette planète), de marcher (ce que beaucoup hélas commencent à ne plus savoir faire) et de faire un peu d'exercice, ne serait-ce qu'abandonner les ascenseurs lorsqu'il n'y a qu'un ou deux étages à monter. Le glucose, lui, est apporté par l'alimentation (et par nos graisses de réserve si nous sommes en période de famine ou de régime alimentaire). Oui, mais, le glucose, C6H1206 pour les passionnés de chimie qui veulent savoir ce qu'ils mangent, le glucose, c'est le sucre et ne dit-on pas beaucoup de mal du sucre partout : à la télévision, sur les emballages de nos aliments et de nos boissons, etc. ? Partout, une seule consigne : sucre : 0. Tout est sans sucre, tout se doit d'être light, ultra-light (y compris le déodorant et là, on ne comprend plus très bien, mais arrêtons cette digression). Oui, mais, notre cerveau, notre ordinateur central, nos muscles ont besoin de sucre, un besoin vital. Alors, cette chasse au sucre, vérité ? mensonge ? Vrai pour certaines personnes ? Faux pour d'autres ? Ce serait oublier qu'il y a sucre et sucre : il y a le sucre tout blanc, celui qu'on trouve en morceaux et en poudre (et, dans la même famille, les friandises, les sodas et l'alcool) et il y a les pâtes, le pain, le riz, les pommes de terre, les fruits. Donc, pour se résumer, les sucres rapides et les sucres lents. Les sucres dits rapides qui envoient en quelques minutes une giclée de glucose dans le sang, un coup de fouet pouvant être des plus utile lors d'un accès de fatigue à l'effort (ex : une tranche de pain d'épices ou une barre de chocolat en pleine escalade de la face Nord du Mont-Blanc) mais dont l'effet s'estompe vite. Et les sucres dits lents car ils distillent du sucre dans l'organisme pendant des heures et des heures, raison pour laquelle, il sera par exemple opportun de manger ½ kg de pâtes la veille au soir avant de prendre le départ du marathon de New York. Et le moment est peut-être venu de parler du grignotage, véritable maladie de civilisation pour certains et d'abord pourquoi le grignotage est-il source d'obésité ? Imaginons que, subitement, nous ayons une « petite faim » vers 9 h 30 du matin et cela, bien sûr, parce que notre petit déjeuner était plus qu'insuffisant (se réduisant même pour bon nombre de Français à une simple tasse de café et, dans ce domaine au moins, les Britanniques font preuve de plus d'intelligence que nos compatriotes en absorbant dès l'aube des œufs, du bacon, des beans, des céréales, des toasts, des jus de fruits et que sais-je encore …). Imaginons donc que nous ayons cette petite faim de 9 h 30, nous la calmons en mangeant, par exemple un fruit bien en évidence dans une corbeille trônant sur un meuble de la cuisine. Une pomme n'a jamais fait grossir, n'est-ce-pas ? Mensonge, bien sûr : une pomme, comme tous les fruits, ce n'est que du sucre et de l'eau. Et le sucre, ça fait grossir, c'est bien connu. Donc nous mangeons une pomme qui, ô miracle, calme notre faim en 2 ou 3 minutes. La faim était due à une baisse du taux de sucre dans le sang (habituellement et normalement : 1 g environ/litre), chiffre qui avait pu descendre à 0,70, 0,60 g ou même plus bas. Le sucre de la pomme, déjà passé en partie dans le sang au niveau de la bouche, fait joyeusement remonter le taux de ce sucre défaillant. Non seulement le sucre remonte à 1 g /litre de sang mais grimpe joyeusement jusqu'à 1,40, 1,50 g. Si ce taux continuait à monter (ce qui se passe chez les diabétiques), nous serions en danger. Heureusement, notre pancréas analyse minute après minute notre taux sanguin et dès que le taux du sucre atteint un certain seuil, se met à secréter de l'insuline. Cette giclée salutaire d'insuline fait descendre le taux : de 1,50, il redescend à 1,30, 1, 10, 1 g (le bon taux), ouf ! Mais non, une heure plus tard, la descente continue encore : 0,80, 0,70, etc. Et la faim réapparaît. Tiens, si je mangeais un petit morceau de chocolat ou un yaourt, nature bien sûr, à 0% de matières grasses, bien sûr, bio bien sûr. Et les yaourts maigres, c'est bien connu, ça ne fait pas grossir … Mensonge, un yaourt, c'est du sucre et l'insuline recommence son petit balai. Et, des mois, des années plus tard, c'est 5, 10, 20, 30 ou 50 kg de plus sur la balance car le corps ne sait quoi faire de ces apports de sucre à répétition et quand il ne sait pas quoi en faire, il stocke ces sucres sous forme de graisse (et qui dit graisse dit cholestérol, triglycérides et athérosclérose, c.a.d., dépôt qui s'accumule sur la paroi de nos artères, les durcit et finit même par les boucher. Or, on croit toujours que les graisses du sang viennent des graisses que nous mangeons, elles viennent aussi en grande partie des sucres. La graisse d'ours ne vient-elle pas du miel dont ces plantigrades adorent se gaver ? Mais, pour un ours, se gaver de sucre, c'est parfaitement justifié : il va hiberner et il lui faut des stocks pour survivre au cours des longs mois de son hibernation. Or, à ma connaissance, les adultes et les enfants, Américains et maintenant Européens, hibernent peu. Quoi que … nous eut dit un humoriste fameux, hélas disparu. Et néanmoins, ces adultes et ces enfants des temps nouveaux, ils grigotent devant la télévision force entremets, gâteaux plus ou moins chocolatés, chips, pop corn, cacahuètes, pistaches, tout en buvant force sodas ou cannettes de bière (la bière accompagnant systématiquement le formidable effort physique des amateurs de football enfoncés dans leurs fauteuils, croyant peut-être faire ainsi du sport alors qu'ils se contentent de regarder sur le petit écran ceux qui en font vraiment en suant sang et eau sur le gazon. Tout cela peut-il changer ? Les pouvoirs publics et, récemment, les grands industriels de l'alimentation (Coca-cola, Mac Do et consorts) viennent de signer une charte les obligeant, sans sanction, à signaler désormais systématiquement : « Une alimentation trop riche en sucres, trop riche en sel, trop riche en graisses est dangereuse pour la santé ». Je ne suis pas sûr que nos chères têtes blondes sachent toutes lire dès l'âge de 4-5 ans, âge où l'obésité a souvent déjà commencé, et pas sûr que les plus âgés tiennent compte de ces sages conseils qui à force d'être désormais balancés urbi et orbi auront tôt fait de perdre leur pouvoir de convaincre. Ce n'est pas, hélas, la mention « danger cancer » sur les paquets de cigarettes qui a freiné le tabagisme. Néanmoins tout espoir n'est pas perdu : Coca-cola, par exemple, a pris deux mesures drastiques : on va revenir à des conditionnements plus raisonnables : 20 à 25 cl au lieu des 50 cl qu'on voit se multiplier chez nous alors qu'aux USA, on vous sert 50 cl uniquement si vous avez expressément précisé « small », « medium » et « maxi » s'appliquant à des quantités d'un litre et de deux. Ces récipients en carton capables de contenir 2 litres du précieux breuvage avaient posé un problème pour ceux qui allaient les consommer dans des « drive-in » : vous savez ces fast-foods où des serveurs et serveuses avec képi en carton sur la tête vous servent sur des plateaux accrochés à la vitre de votre voiture pour que vous n'ayez aucun effort surhumain à fournir pour vous extraire de votre véhicule. Les plateaux pouvaient supporter des piles de hamburgers, de big mac, de super big mac, de pizzas, de frites (french fries, please), de desserts glacés, de sundaes, ces délicieux mélanges de sucres et de graisse qui feront que, plus tard, vous devrez payer deux places d'avion plutôt qu'une en raison de vos dimensions nouvelles…, mais que faire de ces récipients de 2 litres de liquide additionnés de glace pilée et tenant difficilement en équilibre. C'était sans compter avec l'ingéniosité des équipementiers de voitures américaines qui ont prévu, tout près du cendrier du tableau de bord un dispositif rabattable juste à la dimension de votre gobelet. Oui mais voilà, dans la décennie passée, ce petit dispositif n'était prévu que pour des gobelets d'un litre au maximum. Qu'à cela ne tienne, on a changé les voitures : désormais, on peut aussi y planter des récipients deux fois plus grands. On n'arrête ni le progrès ni la bêtise. Mais, me direz-vous, nous ne fréquentons pas ce genre d'établissements et je vous crois bien volontiers. Mais nos enfants et surtout nos petits-enfants, oui. Parce qu'on les y gave, tels des oies, à des prix défiant toute concurrence, parce que les produits vendus sont ceux qui flattent le plus le palais (mélanges de graisses et de sucres), parce que ces lieux ont un look, un design résolument « jeunes », lumineux, clinquants, parce qu'ils y retrouvent des camarades de leur génération, des étudiants venus de toute la planète mais eux aussi déjà acclimatés, j'allais dire assujettis à cette grande bouffe universelle et parfaitement uniformisée. On peut tester des Mac Do de Clermont-Ferrand à San Francisco, de Londres à Pékin, de Dakar à Tokyo ou à Moscou (où l'on croise tous les nouveaux Russes, parvenus au pinacle de la réussite sociale, tandis que leurs chauffeurs attendent au garde-à-vous devant de puissantes limousines noires, longues comme des jours sans pain) et on ne devrait pas tarder à en ouvrir en Mongolie extérieure et au Tibet ce que je ne devrais pas tarder à aller vérifier. Le sucre était encore un luxe aux 18e et 19e siècles. Il est devenu un produit de consommation courante et il flatte tellement le palais que les enfants qui y ont goûté en réclament à cors et à cris, rejetant choux-fleurs, épinards et autres courgettes que vous aimeriez les voir manger. Au diable les yaourts natures, ils les veulent sucrés, parfumés, fruités ou les remplacent encore plus volontiers par des entremets industriels qu'ils appellent d'ailleurs yaourts, on ne sait trop pourquoi puisque ce n'en sont plus. La première mesure consiste assurément à ne surtout pas sucrer le biberon des bébés et à ne pas leur donner de biberons d'eau sucrée pour calmer leur prétendue faim au milieu de la nuit. Aucune espèce animale ne commet pareille bévue. J'imagine trop une lionne sucrant son lait ou préparant des biberons d'eau sucrée pour ses lionceaux à 3 heures du matin. Le lait en lui-même contient du lactose, donc une variété de sucre, et n'a besoin d'aucun complément pour être un parfait aliment de croissance. Le grignotage, comme nous l'avons vu, vient de l'absorption de sucres rapides qui eux-mêmes sont source de grignotage. Mais, la seconde explication majeure est l'ennui. Seuls à la maison devant un écran de télévision, les enfants mangent. En l'absence de leurs parents aux heures des repas, les enfants vont piocher dans le réfrigérateur à toute heure du jour, voire de la nuit. En se remplissant à tort et à travers avec n'importe quoi, sans le moindre souci d'équilibre alimentaire, les enfants tentent maladroitement de remplir un vide. Et même lorsque certains parents sont là, on peut voir des enfants de 3-4 ans assis par terre devant la sacro-sainte télé, un paquet de chips entre les jambes, gavant tout à la fois des aliments peu diététiques et des émissions du même tonneau. Mais, pendant de précieuses minutes, voire hélas des heures, des parents obtiennent à ce prix ce qu'ils cherchent par ce biais : la paix. La paix, oui, mais à quel prix… Attention : la grande maladie du 21e siècle est et sera chaque jour davantage : le DIABÈTE et notamment le diabète qui apparaît vers 40-50 ans. Si, très souvent, des facteurs génétiques sont en cause dans ce type de diabète, nos habitudes alimentaires contribuent à n'en pas douter à son apparition et à son développement. Une alimentation équilibrée ne peut que retarder l'apparition de cette maladie sévère, voire en empêcher l'apparition ou, si elle apparaît, se manifester sous une forme moins grave et/ou plus aisément contrôlable. NOURRITURE ET CANCER Il est à présent avéré qu'il existe un lien étroit entre le type de nourriture et l'apparition d'un cancer. Les experts sont simplement encore divisés sur une question de prévalence. Certains affirment que 30% des cancers sont dus à l'alimentation alors que pour d'autres ce chiffre atteindrait 60%. La vérité se situe sans doute quelque part entre ces deux chiffres et l'on peut dire sans crainte de se tromper que près de la moitié des cancers viennent de notre alimentation. J'ai pu le constater de visu, par exemple, au cours de deux années passées en Corée. La plupart des missionnaires français travaillant depuis plusieurs années dans ce pays y meurent de cancers digestifs causés par une nourriture assurément trop épicée. Quant aux Japonais, ils semblent plutôt bien protégés contre ce fléau et on a pu penser qu'il s'agissait tout simplement d'une prédisposition génétique favorable. Oui, mais voilà, le taux des cancers des Japonais transplantés aux USA ne tarde pas à rejoindre en quelques années celui des Américains. Il fallait donc rejeter cette prétendue différence génétique. La différence vient tout simplement du mode d'alimentation : les Japonais du Japon mangent beaucoup de poisson et la graisse des poissons protège contre les cancers ; les Japonais transplantés aux USA mangent comme les Américains, donc beaucoup de viande dont le rôle cancérigène est bien connu, générant notamment beaucoup de cancers de l'intestin. Et je ne parle pas des barbecues dont on pourra dire un mot tout à l'heure. Pour les Africains, la situation est différente : ne mangeant pas assez de viande pour des raisons de pauvreté, ils développent des cancers de l'estomac. Or les cancers de l'estomac tuent beaucoup plus quer les cancers de l'intestin. La différence de régime alimentaire ne penche pas en leur faveur. Quelles premières conclusions tirer de tous cela ? Assurément que nous, Européens, mangeons trop de viande. Ne pas en manger du tout dans le cadre d'un régime végétalien sans œufs, ni lait, ni beurre, ni fromages ni rien d'origine animale, est une hérésie alimentaire conduisant à des anémies sévères, un déficit en fer, une plus grande vulnérabilité aux infections, etc. Mais manger trop de viande est tout aussi nuisible à la santé. Une fois de plus : IN MEDIO VERITAS. Seconde conclusion : nous ne mangeons pas assez de poisson (et notamment de poisson de mer pêché dans les eaux froides). L'idéal pourrait être : VIANDE : 3 jours par semaine ; POISSON : 3 jours par semaine et NI VIANDE, NI POISSON : 1 jour par semaine, pour laisser à l'organisme le temps de se détoxiquer car les protéines animales produisent des déchets évacués en particulier par les reins. Autre constatation majeure : les femmes qui ont une nourriture trop grasse sont beaucoup plus nombreuses à développer un cancer du sein ; les hommes qui ont une nourriture trop grasse sont beaucoup plus nombreux à développer un cancer de la prostate. Et, dans ces deux catégories de cancers, les différences sont indiscutables. Alors, constatons que notre nourriture contient en moyenne 40% de graisses et il nous faut des graisses mais l'idéal serait qu'elles ne dépassent point 30 à 35% de nos apports quotidiens. Pour cela, pour réduire ce petit écart qui fait hélas tout le danger, quatre conseils simples : 1) ne jamais additionner deux graisses (ex : sandwichs jambon-beurre ou saucisson-beurre ou foir gras avec du beurre ou chocolat … au lait ou à je ne sais quel produit crêmeux bien gras), 2) retirer la graisse visible de la viande, du jambon, etc., lorsqu'on mange ; 3) ne jamais se servir 2 fois en fromage ; 4) ne jamais manger la sauce qui reste dans son assiette en l'épongeant soigneusement avec des morceaux de pain plantés sur sa fourchette, même si cette sauce est vraiment trop tentante. Soigner à temps les cancers du sein (le premier des cancers féminins) et de la prostate (2e cause de décès par cancer chez l'homme) est possible grâce à un dépistage précoce : les mammographies chez les femmes, le dosage dans le sang des PSA chez les hommes. Avant de poursuivre et d'en finir avec ce survol des grandes causes de cancer (auxquels il faudrait ajouter le tabac et le surensoleillement, ce qui prouve que nous devrions être capables d'éviter les ¾ des cancers sans grande difficulté), une ultime consigne d'ordre général : manger moins de protéines animales et surtout davantage de FRUITS et de LÉGUMES dont l'effet bénéfique n'est plus à démontrer. LE VIEILLISSEMENT Est dû essentiellement à la présence de radicaux libres dans notre organisme. En prenant de l'âge, nos molécules s'oxydent (comme le fer rouille au contact de l'air) : l'oxygène, source de vie, est donc aussi notre ennemi. S'il y avait eu plus d'oxygène sur la terre, la vie n'aurait pas pu y apparaître. De même que s'il y en avait eu nettement moins. Merveilleux équilibre de notre planète où la vie a pu éclore grâce à un ratio oxygène/azote optimum. Sous l'action de l'oxygène, nos molécules peuvent perdre un électron et sont donc très réactives pour tenter de recapter un autre électron n'importe où dans leur environnement. D'où un effet boule de neige. Ces radicaux libres peuvent attaquer les membranes cellulaires, pénétrer dans nos cellules et attaquer les noyaux avec leur patrimoine génétique. Vous imaginez les conséquences… L'idéal serait d'organiser la lutte contre ces radicaux libres. C'est possible avec trois enzymes (super oxyde dismutase, catalase, glutathion-peroxydase). Mais aussi et surtout par notre alimentation, notamment les vitamines C et E, la provitamine A, les polyphénols et les oligo-éléments (sélénium, manganèse, zinc, cuivre). Supprimer les radicaux libres, c'est bien, les empêcher d'apparaître, c'est encore infiniment mieux. Les radicaux libres se multiplient : - en cas de tabagisme actif ou passif - en respirant de l'oxyde de carbone - avec la pollution en général - avec les radiations - avec le stress. Le stress fait vieillir (se souvenir de Marie-Antoinette qui eut la désagréable surprise de constater au retour de Varennes que tous ses cheveux avaient brutalement blanchi alors qu'elle n'avait alors que 37 ans, ou ce parachutiste tombé de son avion sans parachute et qu'on retrouva certes mort à l'aterrissage mais avec lui aussi une chevelure devenue, en quelques minutes d'un stress maximal, totalement blanche). - et même avec des efforts physiques trop intenses. Inutile de se mettre à courir des marathons à plus de 60 ans … Pour apporter la vitamine C (fruits (agrumes, mangues), crudités, le persil, les choux qui apportent le stock nécessaire de cette vitamine dans les pays où les fruits sont rares) et E (poissons gras, margarine, germe de blé, légumes verts, huiles de pépins de raisins, de colza, de tournesol) , c'est facile. Rappelons au passage les marins qui, lors des grandes traversées de la Renaissance mouraient d'un mal sur bien étrange sur les bateaux alors qu'ils mangeaient à leur faim : leurs dents se déchaussaient, leurs gencives saignaient et leur santé allait se dégradant jusqu'à la mort. C'était le scorbut qu'on a pu ensuite prévenir, lorsqu'on comprit l'origine du mal, en apportant à bord des citrons et surtout de grands barils de choux. Pareil malheur frappa aussi les trappeurs et les explorateurs du Nord de l'Amérique. En débarquant au Canada, les premiers colons avaient été tout heureux d'y trouver du poisson et du gibier en abondance et notamment des lapins qu'ils firent cuire à la broche et dont ils se régalèrent en pensant qu'ils ne manqueraient ainsi jamais de nourriture. Ce qui fut vrai. De nourriture, ils ne manquèrent jamais mais ils moururent les uns après les autres sans comprendre que leur salut était à portée de main. Il eût fallu pour éviter le terrible scorbut se contenter d'agrémenter leurs capucins et autres rongeurs-sauteurs à longues oreilles (car il est des animaux dont on ne peut décemment pas prononcer le nom sur un bateau) qu'ils se contentassent d'agrémenter leur menu de quelques pommes sauvages. Du lapin aux pommes, voilà qui n'est certes pas une recette à écarter sans réfléchir. Mais on ne connaissait pas encore la vitamine C, le sacro-saint acide ascorbique. Pour la provitamine A, c'est tout aussi facile (en dehors du beurre peu recommandé en grande quantité à cause du cholestérol et de l'huile de foie de morue qui a fait les délices de notre enfance) : carottes, poivrons, abricots, les citrouilles, les mangues, les melons (en gros et pour faire simple, tout ce qui a une couleur orange, coloration due au carotène) Pour les polyphénols, plusieurs catégories 1. – les flavonoïdes (pigments qui protègent les plantes des effets nocifs du rayonnement solaire) : oignons, ail, citron, pommes et les agrumes en général. 2. – les tanins : le thé (noir, vert ou rouge), le vin, les raisins. 3. – les anthocyanes (i.e. les colorants bleurs, rouges, violets des fruits) : baies, framboises, cassis, et à nouveau le vin et les raisins). 4. – les acides phénoliques qu'on trouve dans les pommes, les abricots, les tomates, les agrumes, les kiwis et les céréales. A tout cela et pour accroître l'espérance de vie, il convient d'augmenter le taux de mélatonine (qui possède un très fort pouvoir anti-oxydatif) : puisque la mélatonine n'a pas reçu le feu vert pour être commercialisée en France, on peut en avoir notre ration quotidienne en recevant un maximum de lumière pendant la journée et en mangeant beaucoup de fruits (et notamment des bananes dans lesquelles les singes puisent peut-être leur longévité). On peut recourir aussi au gingko, qui non seulement est anti-oxydant mais favorise le développement de la micro-circulation bien utile en particulier pour le cerveau dont nous savons tous qu'il commence à vieillir dès l'âge de 18-20 ans, voire dès la naissance, les pertes de neurones étant heureusement compensées par l'expérience et l'acquisition quotidienne de nouvelles connaissances. Et le chocolat, qu'en est-il du chocolat ? Très énergétique par les glucides et les lipides qu'il contient, le chocolat fournit 500 kcal pour 100 g et même 550 kcal pour le chocolat au lait. Cela veut dire que 100 grammes de chocolat fournissent 25% des besoins quotidiens d'une femme qui sont d'environ 2000 kcal/jour. Le chocolat ne contient pas moins d'une centaine de corps chimiques antioxydants (flavonoïdes, tanins et polyphénols). Difficile de faire mieux pour ralentir les processus du vieillissement. Oui, mais les chocolats contiennent des graisses. Quasiment plus dans le chocolat noir à 70% de cacao qu'on peut vraiment considérer comme un aliment de régime. Le chocolat renferme aussi : - de la théobromine (40 à 500 mg/100 g), un psychostimulant, un véritable dynamisateur mais qu'il ne faut pas donner à votre chien car son tube digestif ne peut le digérer et un chien qui absorberait une grande quantité de chocolat pourrait en mourir. Vous l'auriez tué en voulant lui faire plaisir … - de la caféine (70 mg/100 g), elle aussi dynamisante - de la phényléhylamine (PEA) (0,4 à 0,6 microgramme/gramme) et cette molécule a pour rôle de stimuler la production de dopamine dans le cerveau ce qui en fait un authentique aphrodisiaque, light soit, mais aphrodisiaque tout de même. - De l'anandamide dont les effets sont voisins du cannabis et vous comprendrez vite pourquoi on se sent bien quand on mange du chocolat. - De la vitamine E et des flavonoïdes qui, comme nous le savons maintenant luttent contre le vieillissement puisque ce sont des antioxydants neutralisateurs de ces fameux radicaux libres, sources de tous nos maux - On pourrait ajouter que le chocolat est un décontractant musculaire grâce à son magnésium, un antianémique grâce à son fer, un anti-crampes grâce à son potassium. Il contient aussi du phosphore et mille autres substances tout aussi bénéfiques pour l'organisme. Oui, mais, a-t-il un effet sur notre taux de cholestérol ? Longtemps décrié, le chocolat n'a d'effet ni positif ni négatif sur le mauvais cholestérol. En effet, le beurre de cacao est constitué pour moitié d'acides gras saturés qui induisent la formation de « mauvais » cholestérol et, pour l'autre moitié, d'acides gras insaturés qui, eux, favorisent le « bon » cholestérol. Or vous savez que ce qui est important c'est le rapport entre ce bon et ce mauvais cholestérol. Avec le chocolat, ce pourcentage ne varie pas ni en bien ni en mal. Sauf si vous aviez l'idée saugrenue de manger du chocolat au lait, à la crème, etc., etc., voire du « chocolat blanc » qui n'est en aucun cas du chocolat mais un concentré bien gras de beurre de cacao. Et le vin, qu'en est-il du vin ? L'agence Reuters vient de nous informer depuis Washington que boire régulièrement un peu de vin semble allonger de quelques années l'espérance de vie chez les hommes, selon des chercheurs néerlandais qui ont publié ce mercredi les résultats de leurs travaux. Pour évaluer l'impact sur la santé et l'espérance de vie de la consommation d'alcool, ils ont suivi 1 373 hommes nés entre 1900 et 1920 à Zutphen, une cité industrielle des Pays-Bas. Les chercheurs ont étudié leur consommation d'alcool dans le cadre de sept enquêtes menées sur 40 ans, à partir de 1960. Ils ont suivi certains des sujets jusqu'à leur mort et les autres jusqu'en 2000, en les interrogeant sur ce qu'ils boivent, mangent et fument, et en suivant leur poids et la prévalence chez eux des attaques cardiaques, du diabète et du cancer. Boire un peu d'alcool, à savoir moins d'un verre par jour, semble être associé à un taux moindre de décès dû à des problèmes cardiovasculaires, selon l'étude. La consommation de vin semble plus bénéfique que celle d'alcools forts ou de la bière. Les chercheurs ajoutent que la consommation d'un-demi verre de vin par jour en moyenne semble associée à des moindres niveaux de mortalité. Contrairement à d'autres études menées sur les effets sur la santé de la consommation d'alcool, celle-ci s'est efforcée d'identifier son impact sur l'espérance de vie, soulignent les chercheurs. Ils ont trouvé que les hommes buvant du vin avaient une espérance de vie supérieure de 3,8 années à celle d'hommes n'en buvant pas. Ces buveurs de vin ont en outre une espérance de vie supérieure de deux ans à celle de personnes buvant d'autres boissons alcoolisées, selon l'étude, qui ne portait pas sur les risques pour la santé d'une consommation excessive d'alcool. "Le principal message est que si vous consommez des boissons alcooliques, faites-le avec modération - un à deux verres par jour au maximum", a expliqué Martinette Streppel, qui a dirigé l'étude, dans un entretien téléphonique. "Et si vous devez choisir une boisson, prenez le vin, car il a un effet bénéfique qui dépasse celui du seul alcool", a-t-elle ajouté. Le vin de Bordeaux serait le plus bénéfique (contenant un maximum de tanins) mais ceci n'est pas encore scientifiquement prouvé. Streppel travaille à l'Institut national de la santé publique et de l'environnement de l'Université de Wageningen, aux Pays-Bas. Cette étude confirme ce qu'on savait déjà empiriquement et explique le fameux paradoxe français : les Français mangent beaucoup, mangent de la charcuterie, du beurre, du fromage en quantité (assurément en trop grande quantité) et autres matières grasses et jouissent pourtant d'une belle longévité que nombre de pays peuvent lui envier. Et personne dans le monde scientifique ne comprenait ce phénomène propre à la France. Il était dû simplement à la consommation régulière de vin (rouge) qui possède au moins trois vertus : la première qui résulte d'un théorème scientifique : les graisses brûlent au contact des hydrates de carbone. En clair et à titre d'exemple, ce n'est pas un hasard si la gastronomie a toujours associé le fromage et le vin : les graisses du fromage sont détruites et mieux éliminées si on y ajoute du vin. La seconde, c'est la présence de tanin dont on a dit tout à l'heure tout le bien qu'il faut en penser. La troisième, c'est que le vin possède, comme l'aspirine à très faible dose, des propriétés anticoagulantes en empêchant les plaquettes de s'agglutiner entre elles, ce qui réduit d'autant les accidents cardiaques (infarctus) et les thromboses cérébrales. En un mot, le vin rouge fluidifie le sang et ce serait le bordeaux qui serait le plus efficace mais ceci reste à démontrer… En conclusion, que dire ? Bonne alimentation Hygiène de vie Exercice modéré mais régulier Des fruits et des légumes, des fruits et des légumes, un peu de thé, un peu de vin, du chocolat … noir. Chasser les stress (les mauvais stress, les stress répétitifs, ceux qui usent et non les stress stimulants, dynamisants (voir mon ouvrage consacré au STRESS). Boire suffisamment d'eau (appelons-nous la triste aventure de la canicule : 15000 morts dans notre seul pays, 6 fois plus que les tours du World Trade Center, mais une catastrophe assurément moins télévisuelle au point que ces 15000 morts (sans doute environ 100 000 pour l'ensemble de l'Europe) n'ont pas dû occuper une seule minute des petits écrans d'Outre-Atlantique ni trois lignes dans la presse étatsunienne. Se rappeler impérativement que plus on avance en âge, moins la soif se fait sentir et lorsqu'on se met à avoir soif, c'est déjà tard, souvent trop tard : des dégats irréparables ont déjà pu se produire). Il serait intelligent, été comme hiver (car, en hiver, il y a le chauffrage central pas toujours accompagné de saturateurs et d'humidificateurs) de boire ½ verre d'eau toutes les heures (en plus du thé, du café, des potages et autres aliments plus ou moins liquides). De la lumière De la bonne humeur et de la convivialité qu'il est bon d'évoquer avant de partager ensemble un délicieux repas. Car la joie, le rire, le plaisir d'être ensemble participent, c'est prouvé, à la bonne assimilation des aliments dans l'attente de travaux scientifiques qui prouveront assurément un jour prochain que cette bonne humeur contribue elle aussi à maintenir ce qui nous est le plus cher : notre capital santé. |