Index des noms de famille dans les ouvrages de Jean-Marie Thiebaud

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Articles: les professions et les titres difficilement féminisables


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 Titre: les professions et les titres difficilement féminisables
 Ecrit par: Jean-Marie Thiébaud

  Les impossibles féminins ou les professions et les titres difficilement féminisables
Aux limites du politiquement correct mais en plein cœur d'un certain snobisme ambiant.

Si, récemment, certaines professions ont bien volontiers accepté de faire plier la langue française et admettent désormais qu'on puisse être auteure, écrivaine, professeure, d'autres ne peuvent s'offrir ce droit ou ce luxe (ad libitum) sous peine de sombrer dans le ridicule ou l'incompréhensible. Imaginons ce qu'il pourrait advenir en cas de féminisation à tout crin des titres et métiers suivants :

- aumônier : aumônière (bourse portée à la ceinture)
_ barbier : barbière (pièce d'armure qui protège le cou, le menton et la bouche)
- cafetier : cafetière
- chancelier : chancelière (sac fourré pour tenir les pieds au chaud)
- chauffeur : chauffeuse (siège)
- chevalier : chevalière (bijou)
- cocher : cochère (adjectif réservé à une porte)
- couvreur : sans féminin
- cuisinier : cuisinière (fourneau)
- don juan : impossible à féminiser
- dragon : dragonne (lanière)
- échanson
- éclaireur (soldat) : éclaireuse (girl-scout)
- écumeur (des mers), pirate : écumeuse (qui n'existe d'ailleurs qu'à l'état restreint d'adjectif)
- écuyer : écuyère (de cirque)
- entraîneur : entraîneuse (patiquant un sport fort différent)
- financier : financière (adjectif pour une sauce à base de champignons, de truffes, de ris de veau, etc.)
- fort des halles
- glacier : glacière (pour conserver les aliments)
- gourmet : gourmette (bracelet formé d'une chaîne à maillons)
- grand couturier : grande couturière (?)
- homme-grenouille : femme-grenouille paraîtrait bien étrange
- jardinier : jardinière (de légumes)
- maître-chien (laissons le lecteur imaginer un féminin prétendument "correct")
- maître : maîtresse (avec une double sens toujours possible). Imaginez une avocate qu'on appelerait "maîtresse". Laissons la maîtresse aux enfants de l'école maternelle (et encore ..., lesdites maîtresses étant devenu "professeures" des écoles).
- marin : marine (peinture et soldat d'un corps spécialisé américain)
- marinier : marinière (vêtement)
- matelot : matelote (préparation de poissons)
- médecin : médecine
- mitrailleur : mitrailleuse (le premier étant le servant de la seconde)
- page : une page, c'est autre chose...
- plombier : plombière (glace)
- portier : portière
- routier : routière (voiture)
- sapeur-pompier : même s'il paraît qu'existent à présent des "sapeuses pompières" !)
- saucier : saucière (récipient pour servir les sauces)
- soudeur : soudeuse (appareil)
- tôlier (ouvrier travaillant la tôle) : tôlière (ne s'appliquant qu'à la patronne d'un hôtel peu recommandable).
- trappeur

Dans l'attente de néologismes sans double sens ni la moindre équivoque prêtant à rire ou à sourire, étonnons-nous cependant qu'en 2006-2007, des hommes puissent encore être astreints à passer des diplômes de sages-femmes, sans que cette anomalie plus qu'évidente ne déclenche le moindre petit cri d'orfraie de part et d'autre de la ligne bien fragile de l'antique séparation des sexes et des militantismes à géométrie variable. Parallèlement, n'oublions pas que les hommes, sans le moindre complexe et depuis toujours, ont bien volontiers accepté l'idée d'être altesse, éminence (fût-elle grise), estafette, excellence, grandeur, sentinelle, majesté, seigneurie, sainteté (les papes seulement, il est vrai), etc., tous titres et activités qui n'ont apparemment jamais souffert de leur grammaticale féminité et que nul ne songerait à masculiniser. Jacques Prévert, lui-même, adorant jongler avec les mots et se faisant le chantre de cet art, s'étonnait déjà qu'on pût parler de « la » virilité mais sans avoir l'incongruité de demander aussitôt de la masculiniser, ce dont le sexe prétendu faible n'aurait assurément tiré aucun avantage. De leur côté, les femmes ont-elles jamais souffert d'avoir un utérus, un vagin, un clitoris, un et même deux ovaires, un et même deux seins, etc. ? Le lecteur (ou la lectrice), par souci du sacro-saint équilibre (rebaptisé "parité") à respecter sous peine d'anathème, ne manquera pas de passer mentalement en revue tous les organes génitaux masculins pour constater que, dans leur grande majorité, ils se sont rangés dans la catégorie des substantifs féminins.





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