Index des noms de famille dans les ouvrages de Jean-Marie Thiebaud

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Articles: SERGUEI VISSARIONOVITCH TCHIRKINE, UN CONSUL FIDELE AU TSAR


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 Titre: SERGUEI VISSARIONOVITCH TCHIRKINE, UN CONSUL FIDELE AU TSAR
 Ecrit par: Jean-Marie Thiébaud

  Sergueï Vissarionovitch TCHIRKINE (1875-1943)

D'origine russe, inhumé à Séoul (Corée) au cimetière international Hapjeong dong alias Hyang-hwa jin), Serguei Vissarionovitch Tchirkine, consul de l'Empire de Russie dans les premières années de l'annexion de la Corée (Empire de Choson) par l'Empire du Japon en 1910-1911 (après avoir occupé des postes en Perse et aux Indes). Puis il quitta Séoul pour une mission à Boukhara (Turkestan, ancien émirat placé sous protectorat russe). À Tachkent, capitale du Turkestan (aujourd'hui Ouzbékistan, ex-République de l'URSS), il fit la connaissance de Natalia Efremova, fille du gouverneur civil, et l'épousa à la veille de la Révolution de 1917. Lors de la prise du pouvoir par les Bolcheviks et de l'entrée des « Rouges » à Tachkent, le couple partit pour les Indes et se plaça sous la protection des Anglais. Serguei Tchirkine retrouva dans ce pays un diplomate allemand avec lequel il jouait fréquemment au billard du Seoul Club. Les Tchirkine revinrent en bateau à Séoul et Sergueï et Natalia eurent des fils jumeaux, Vladimir et Cyril (Kyrille) Sergueïevitch, nés à Séoul en 1924, qui, après s'être livrés a une véritable guerre des pierres contre le fils de l'ambassadeur soviétique à Séoul, devaient plus tard être diplômés ingénieurs de l'Université de Berkeley (Californie, USA) et travailleront leur vie durant pour la Pacific Gas & Electric in San Francisco (N.B. : Cyril était encore en vie en 2002). Pour fuir la guerre civile de 1950-1953, Natalia Tchirkina rejoignit ses fils en Californie et y vécut jusqu'à l'âge de 96 ans. Quant à l'ancien consul du tsar, il exerça à Séoul différents métiers pour faire vivre sa famille : il travailla dans une banque puis au bureau de tourisme avant d'enseigner les langues à la Keijo Imperial University (Keijo était le nom japonais de Séoul) et à la Seoul Foreign School ce qui lui permit de pouvoir rester à la tête des Russes blancs de Corée (dont une bonne centaine à Séoul, ville qui avait certes reçu des milliers de réfugiés mais presque aussitôt émigrés en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, etc., tandis que d'autres répartis dans les autres villes du pays exerçaient toutes sortes de petits métiers pour survivre). Sa femme Natalia ouvrit un salon de coiffure dans le quartier de Chongdong. Les Russes anti-communistes avaient formé une petite communauté évoluant en milieu strictement fermé (au sens étymologique du terme, c'est-à-dire à l'abri derrière de solides enclos en compagnie des prêtres de la paroisse orthodoxe Saint-Nicolas dont l'église avait été construite en 1903, à Chongdong, dans le quartier de l'ancien consulat, afin d'éviter tous heurts avec les « Rouges »). En 1922, un flot de réfugiés russes (2500 militaires et 2800 civils dont 1600 femmes et enfants), venus de Vladivostok, arrivèrent a Wonsan et repartirent pour la plupart au printemps suivant pour Shanghai, Harbin, le Mexique, le Brésil ou le Chili. Natalia Efremova, la veuve du consul, fut incarcérée en août 1945 et elle put entendre les cris de ses camarades de prison que l'on battait dans des cellules voisines. Quant aux enfants Tchirkine, ils avaient pu trouver refuge à Shanghai. La tour blanche de l'ancien consulat russe subsiste. Classée monument historique, elle paraît à présent bien petite au milieu des buildings de Séoul qui l'entourent de toutes parts, non loin de l'actuelle ambassade de la Fédération de Russie (Donald N. Clark, « Vanished Exiles : The Prewar Russian Community in Korea », ed., Dae-sook Suh, Korean Studies: New Pacific Currents, Centre for Korean Studies, University of Hawaii, 1994 pp.41-57).
Dr Jean-Marie Thiébaud






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