Index des noms de famille dans les ouvrages de Jean-Marie Thiebaud

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Articles: LA CATHEDRALE MYEONG-DONG DE SEOUL (COREE DU SUD)


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 Titre: LA CATHEDRALE MYEONG-DONG DE SEOUL (COREE DU SUD)
 Ecrit par: Jean-Marie Thiébaud

  LA CATHEDRALE MYEONG-DONG DE SEOUL (COREE DU SUD)


La cathédrale Myeong-Dong de Séoul a été bâtie sur l'emplacement où s'installa en 1784 la première communauté catholique de la ville. Ce quartier portait alors le nom de Myeong-Nae-Bang et le terrain où s'élèvera la cathédrale appartenait à Kim Num-wu, baptisé sous le nom de Thomas. Ce personnage, arrêté en 1785, banni, torturé, mourut l'année suivante des suites de ses blessures. Son portait est accroché à l'un des murs de la cathédrale. Mgr Jean-Marie Gustave Blanc (1844-1890), 6e évêque de Corée sous le nom d'évêque d'Antigone (sacré à Nagasaki le 9 juillet 1883), et vicaire apostolique de Corée depuis le 20 juin 1884, fera l'acquisition de ce terrain et c'est le père Eugène Jean Coste qui l'utilisera pour y installer le centre administratif et religieux de l'archevêché de Séoul.
Eugène Jean Coste (né à Montarmaud dans le département de l'Hérault le 17 avril 1842), surnommé « le bon père Coste » et « Ko » en coréen, missionnaire français des Missions Étrangères de Paris, quitta la France le 15 juillet 1868 en qualité de sous-procureur à Hong-Kong. Plus tard, il remplaça le procureur de Singapour du 30 décembre 1870 au 22 juin 1872 avant d'être nommé procureur à Shanghai. Ayant demandé à servir dans une mission évangélique, il fut agrégé au vicariat apostolique de Corée en septembre 1875 mais, bloqué à la frontière de la Mandchourie, il ne parvint à Séoul que le 8 novembre 1885. Peu après son arrivée, il fit construire une imprimerie, les bâtiments de l'évêché, une chapelle provisoire à l'emplacement de la future cathédrale et une résidence pour les religieuses de Saint-Paul-de-Chartres dont il était l'aumônier. C'est lui qui, en 1892, posa la première pierre de la cathédrale de Séoul dont il avait conçu les plans. L'inauguration officielle de l'édifice, construit en forme de croix latine et dominé par un clocher s'élevant à 43 mètres, se déroula le 22 mars 1897 en présence de M. Collin de Plancy, consul général de France. Mais la mort du Père Eugène Jean Coste, survenue le 28 février 1898, empêcha ce missionnaire bâtisseur de voir l'achèvement des travaux qui furent dès lors supervisés par son successeur, le Père Victor Poisnel. L'église fut enfin consacrée le 29 mai 1898 sous le vocable de Notre-Dame de l'Immaculée Conception. Cette cathédrale, la première en Corée de style néo-gothique, construite à l'aide d'une main d'oeuvre essentiellement chinoise, s'apparente, sur le plan architectural, aux édifices religieux qu'on élevait en France à la même époque. Classée trésor national n° 258, elle est faite de briques alternant le gris et l'ocre pour accentuer, rythmer et mettre en valeur les reliefs du bâtiment.
En 1900, on transféra les reliques des martyrs tués lors des persécutions de 1839 et 1866 du séminaire de Yong-san à la crypte de la cathédrale.
La cathédrale, à présent quelque peu noyée dans un carré de buildings en contrebas de Nam-san et la tour de la télévision de Séoul, possède un autel élevé en juin 1926 pour commémorer les 79 martyrs béatifiés l'année précédente. Des orgues avaient été installées en 1927 à l'occasion du jubilé d'or de Mgr Charles Mutel mais elles furent remplacées par des orgues électriques en 1960 et, enfin, par des orgues allemandes Bosch le 3 avril 1985.
Un grand tableau peint en Italie par Jusutanian (1926) représente les 79 Français et Coréens (évêque, prêtres et fidèles) béatifiés par le pape Pie XI le 5 juillet 1925. La plupart d'entre eux ont été martyrisés en 1839 et 1846. Le pape Jean-Paul II les a canonisés le 6 mai 1984, lors de sa venue à Séoul, en ajoutant à cette première liste, 24 victimes de la grande persécution de 1866.
Les vitraux, représentant des épisodes de la Bible et les mystères du Rosaire, ont été restaurés en 1982 par Lee Nam-gyu. Ceux d'origine avaient été réalisés dans des monastères français bénédictins.
La crypte contient les reliques de Mgr Laurent Marie Joseph Imbert, second évêque de Corée, de Jacques Honoré Chastan, de Pierre Philibert Maubant (tous trois membres des Missions étrangères de Paris), de Kim Sung-woo (Antoine), de Choi Gyung-hwan (François) et de deux autres martyrs anonymes. Ces sept personnages ont été exécutés à Sae-Nam-To lors de la persécution de 1839. D'abord inhumés sur la colline dite Sam-synong-san de la montagne Koan-ak-san au district de Koa-tchyen jusqu'à leur exhumation le 21 octobre 1901, leurs restes reposent dans le caveau de la cathédrale de Séoul depuis le 2 novembre 1911 (avec le feu vert des autorités japonaises qui venaient d'annexer la Corée). La crypte renferme aussi les reliques des Pères Jean Antoine Pourthié et Michel Alexandre Petitnicolas, martyrisés en 1866. Une messe est célébrée dans la crypte tous les jours de la semaine à 10 heures du matin.
Comme aux abords de la plupart des églises catholiques de Corée, une réplique de la grotte de Lourdes (avec des statues de la Vierge de l'Immaculée Conception et de Bernadette Soubirous) a été consacrée par l'archevêque Rho Ki-nam, le 27 août 1960 en action de grâce pour la paix retrouvée dans la péninsule coréenne. Une première statue de la Vierge de l'Immaculée Conception, sculptée en France en 1948, avait été érigée à l'occasion du 50e anniversaire de la construction de la cathédrale. Cette statue subsiste derrière l'édifice, près de ma maison des religieuses de Saint-Paul de Chartres.
Dans les années 1970 et 1980, la cathédrale Myeong Dong servit de point de ralliement du mouvement pour la démocratisation du pays et des défenseurs des droits de l'homme. Elle connaîtra même des moments cruciaux lorsqu'elle servira d'abri à des étudiants et des militants faisant la grève de la faim pour contraindre le pouvoir à céder et à offrir au pays davantage de démocratie.
De nos jours, sur les grandes marches qui conduisent jusqu'à l'esplanade de l'édifice, ce sont des travailleurs émigrés, Philippins pour la plupart (mais aussi Pakistanais, Thaïs, Cinghalais, Africains, Chiliens, etc.) qui pratiquent quotidiennement des sit-in en brandissant affiches et banderoles pour tenter d'obtenir la régularisation des travailleurs clandestins et autres sans-papiers.
Pour les curieux et autres amoureux de l'histoire, conseillons la Galerie de la Paix (dans l'enceinte du Centre Catholique) et le musée des religieuses de Saint-Paul de Chartres.




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