Index des noms de famille dans les ouvrages de Jean-Marie Thiebaud

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Articles: Jean CHAFFANJON (1854-1913), explorateur et archéologue


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 Titre: Jean CHAFFANJON (1854-1913), explorateur et archéologue
 Ecrit par: Jean-Marie Thiébaud

  Jean CHAFFANJON (1854-1913)
explorateur et archéologue
et sa famille
Notules biographiques et généalogiques

par Jean-Marie Thiébaud

Jean Chaffanjon, né à Arnas (Rhône) le 07.09.1854, † à Tijtlim (Indes néerlandaises) le 05.09.1913, explorateur, archéologue et géographe, secrétaire de la Société géographique de France, était le fils de Philibert Chaffanjon, né à Dracé (Rhône) le 31.08.1825, † à Arnas (Rhône) le 19.10.1875, agriculteur et viticulteur (fils de Jean Chaffanjon (1797-1875) et de Benoîte Cottet, né à Dracé (Rhône) le 04.10.1795), et de Marie Descombes, née à Arnas (Rhône) le 08.12.1832, † ibid. le 13.02.1889 (fille de Joseph Descombes et de Jeanne Montagne) épousa :
1) à Lyon (Rhône), le 29.07.1880, le Madeleine (Claudine Madeleine) Maurin, née à Lyon (Rhône) le 29.12.1862, † à la Martinique le 12.09.1882, fille de Jean François Maurin et de Caroline Robellet. De cette union naquit un fils :
- Louis-Alexandre Chaffanjon, † à la Martinique
2) à Romainville (Seine-Saint-Denis), le 16.02.1888, Blanche Louise Moreau, née à Paris le 14.12.1862, † à Le Plan-de-Grasse (Alpes-Maritimes) le 20.06.1945, fille de Martin François Moreau, né à Paris le 26.12.1823, † à Romainville (Seine-Saint-Denis) le 27.12.1879, journalier, et de Louise Suzanne Oursel, née à Belleville (Paris) le 13.03.1824, † à Romainville le 16.08.1898, blanchisseuse, qui lui donna :
- Jean Ferdinand Chaffanjon, né à Romainville (Seine-Saint-Denis) le 28.05.1891, † à Tarbes (Hautes-Pyrénées) le 18.04.1959, qui épousa à Lestelle-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), le 03.09.1921, Odette de Gorostarzu (1892-1977), fille de Joseph de Gorostarzu (1859-1933) et de Germaine de Burdoncle de Saint-Salvy (1866-1927)
- Hélène Chaffanjon, née à Romainville (Seine-Saint-Denis) le 02.05.1893, † à Cannes (Alpes-Maritimes) le 01.09.1963, qui épousa à Singapour, le 12.08.1920, François-Xavier Dezaunay, né à Nantes (Loire-Atlantique) le 11.03.1879, † à Grasse (Alpes-Maritimes) le 27.05.1955, fils d'Adolphe Dezaunay et de Marie Salvat.
- Louis Chaffanjon, né à Romainville (Seine-Saint-Denis) le 19.11.1987, † à Grasse (Alpes-Maritimes) le 10.04.1970, qui épousa à Grasse (Alpes-Maritimes), le 27.07.1953, Marie Ramin, née à Grasse le 15.02.1907.
Jean Chaffanjon, d'abord instituteur stagiaire, devint assistant naturaliste au Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, grâce à la protection de son oncle Claude Bernard, le célèbre médecin, membre de l'Académie. Puis il obtint un poste de professeur d'histoire naturelle au lycée de Saint-Pierre (Martinique) et devint franc-maçon au Grand Orient (1884) après la mort tragique de sa première femme et de son fils. Sans doute pour tenter de cicatriser cette plaie, il adressa au ministère de l'Instruction publique un projet d'exploration des sources de l'Orénoque. Dès lors commença pour lui une vie de voyages et d'aventures, de l'Orénoque (1884-1890) à l'Asie centrale et à la Sibérie (1894-1895), à la Sibérie orientale, la Mandchourie et la Corée (1898).
En 1894-1895, après avoir essuyé un échec aux élections législatives de 1893, il participa activement aux fouilles menées au Turkestan (en particulier à Merv et sur le site d'Afrasiab à Samarkand, l'ancienne Marakanda grecque d'Alexandre le Grand), archéologues français et russes travaillant alors en étroite collaboration. Une confirmation des liens étroits qui unissait alors la France et la Russie réside dans le fait que, pour entamer son périple en Chine et en Mongolie, les premiers contacts qu'il eut alors furent les consuls et les agents commerciaux russes. Peu après, il avait aussi reçu l'autorisation de conduire des fouilles et, sur ordre du général Alekseï Nikolaïevitch Kouropatkine (1848-1925), il disposa d'un wagon spécialement équipé avec droit de circuler librement sur la voie ferrée transcaspienne avec les cartes établies par les officiers de l'état-major russe. Mieux, il fut même autorisé à sortir du pays toutes les pièces de collection qu'il avait mises à jour. Avec l'ingénieur Paul Gourdet, conseiller d'État, et Nikolaï Nikolaievitch Pantoussov, attaché au gouvernement du Sémirietché, il étudia aussi le cimetière nestorien du faubourg de Vernyi (la ville actuelle d'Almaty) avec l'appui du général N. A. Ivanov, gouverneur de la ville et futur gouverneur général du Turkestan russe de 1901 à 1904. Les méthodes de Chaffanjon allaient assurément à l'encontre de la délicatesse requise pour mener intelligemment des fouilles : pour lui, seuls comptaient les résultats, même au prix d'irrémédiables dégâts. Sa méthode préférée : la dynamite qui faisait jaillir à la surface des tessons de poterie, des morceaux de mosaïque mais en massacrant systématiquement des sites jusqu'alors inexplorés. Il est vrai qu'il n'avait pas la moindre formation archéologique et que la France ne finançait ses expéditions que s'il faisait régulièrement parvenir des caisses de trouvailles archéologiques (il en avait déjà expédié des dizaines depuis l'Orénoque et l'administration parisienne se montrait toujours plus gourmande pour garnir aux plus vite les vitrines des musées nationaux). Les Russes qui assistaient à ce spectacle n'osaient pas élever la moindre protestation, lui fournissant même les explosifs et les hommes pour placer les charges aux endroits où l'on escomptait faire des découvertes. Le traité d'amitié franco-russe était à ce prix !
En 1903, il quitta le Grand Orient et se lança dans le commerce à Vladivostok et à Port-Arthur avant de mourir accidentellement, la tête fracassée en tombant d'un bateau, dans l'île de Pulan-Tjitlim (dont il voulait faire l'acquisition pour étendre ses plantations) le 05.09.1913.

Sources et bibliographie :

E.C. d'Arnas, Cannes, Dracé, Grasse, Lestelle-Bétharram, Lyon, Nantes, Le Plan-de-Grasse, Romainville et Tarbes.

A.N. , fonds F 17/2946/2

Chaffanjon (Jean), « Rapport sur une mission scientifique dans l'Asie centrale et la Sibérie », in Nouvelles archives des missions scientifiques et littéraires, Paris, Impr. nationale, 1899, 9, pp. 55-56, 61, 63, 64, 69, 72, 77, 82.

Svetlana Gorshenina, « Premiers pas des archéologues russes et français dans le Turkestan russe (1870-1890) », Cahiers du monde russe, 40/3 | 1999, [En ligne], mis en ligne le 15 janvier 2007. URL : http://monderusse.revues.org/index17.html

Jean-Marie Thiébaud, La Présence française en Corée de la fin du XVIIIe siècle à nos jours, Paris, L'Harmattan, collection Recherches asiatiques, 2005, p. 148-159.





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